Les mesures de santé édictées contre la covid19 ont été un premier succès. Une panique mondiale généralisée mettant toute la population en confinement, imposant le port du masque, créant des campagnes de vaccination avec des produits homologués en urgence et utilisant à titre expérimental de l’ARN Messager sans connaissance des risques réels qu’il pouvait entraîner, sans compter l’imposition d’un « pass vaccinal ». Le bon docteur Knock a été dépassé par l’élève. Il rêvait de mettre un canton au lit, l’OMS a réussi à mettre presque le monde entier en confinement.
Mais ce n’était qu’un début. Les « scientistes », ceux qui transforment la science en dogmes et la médecine en religion exigent de la population une foi totale en eux. Les autres, ceux qui mettent en doute leur pratique sont des hérétiques modernes, des « complotistes » que l’on censure, que l’on poursuit et que l’on condamne à la mort sociale.
Déjà dans les laboratoires, les spécialistes, les médias et même les politiques nous prédisent de nouvelles pandémies dans l’espoir d’encore mieux nous asservir par la peur à leur gestion plus politique, plus financière que sanitaire. Le mariage de Big Pharma et de Big Brother avec en dot la masse malléable à souhait des populations terrifiées est pour bientôt.
Dans une interview donnée au journal Le Point, André Malraux a déclaré : « On m’a fait dire que le XXIe siècle sera religieux. Je n’ai jamais dit cela, bien entendu, car je n’en sais rien. Ce que je dis est plus incertain. Je n’exclus pas la possibilité d’un événement spirituel à l’échelle planétaire. »
N'est-ce pas à cela que nous assistons impuissants. L’abandon à des mains invisibles à l’échelon mondial par les biais d’organismes mondiaux tels que, entre autres, l’ONU, l’OMS, l’UNESCO, la FAO, le FMI, l’OIT, l’OMC, la Banque mondiale ?
Le Meilleur des Mondes, le roman d’Aldous Huxley décrit une société où la liberté a disparu, où chacun a une place imposée, où tout le monde est heureux… sauf lorsqu’on a gardé une part si minime soit-elle d’humanité. Cette civilisation parfaite supprimera les valeurs humaines et transformera la race humaine en une colonie de fourmis !
Extrait de l’acte III, scène 4, de Knock ou le Triomphe de la médecine de Jules Romains, comédie en trois actes, parue pour la première fois en 1924.
[…]
« LE DOCTEUR PARPALAID
Vous allez dire que je donne dans le rigorisme, que je coupe les cheveux en quatre. Mais, est-ce que, dans votre méthode, l’intérêt du malade n’est pas un peu subordonné à l’intérêt du médecin ?
KNOCK
Docteur Parpalaid, vous oubliez qu’il y a un intérêt supérieur à ces deux-là.
LE DOCTEUR
Lequel ?
KNOCK
Celui de la médecine. C’est le seul dont je me préoccupe.
LE DOCTEUR
Oui, oui, oui.
KNOCK
Vous me donnez un canton peuplé de quelques milliers d’individus neutres, indéterminés. Mon rôle, c’est de les déterminer, de les amener à l’existence médicale. Je les mets au lit, et je regarde ce qui va pouvoir en sortir ; un tuberculeux, un névropathe, un artérioscléreux, ce qu’on voudra, mais quelqu’un, bon Dieu ! quelqu’un. Rien ne m’agace comme cet être ni chair ni poisson que vous appelez un homme bien portant.
LE DOCTEUR
Vous ne pouvez cependant pas mettre tout un canton au lit !
KNOCK
Cela se discuterait. Car j’ai connu, moi, cinq personnes de la même famille, malades toutes à la fois, au lit toutes à la fois, et qui se débrouillaient fort bien. Votre objection me fait penser à ces fameux économistes qui prétendaient qu’une grande guerre moderne ne pourrait pas durer plus de six semaines. La vérité, c’est que nous manquons tous d’audace, que personne, pas même moi, n’osera allez jusqu’au bout et mettre toute une population au lit, pour voir, pour voir ! Mais soit ! Je vous accorderai qu’il faut des gens bien portants, ne serait-ce que pour soigner les autres, ou former, à l’arrière des malades en activité, une espèce de réserve. […]
LE DOCTEUR
Il subsiste pourtant une sérieuse difficulté.
KNOCK
Laquelle ?
LE DOCTEUR
Vous ne pensez qu’à la médecine… Mais le reste ? Ne craignez-vous pas qu’en généralisant l’application de vos méthodes, on n’amène un certain ralentissement des autres activités sociales dont plusieurs sont, malgré tout, intéressantes ?
KNOCK
Ça ne me regarde pas. Moi, je fais de la médecine.
LE DOCTEUR
Il est vrai que lorsqu’il construit sa ligne de chemin de fer, l’ingénieur ne se demande pas ce qu’en pense le médecin de campagne.
KNOCK
Parbleu ! Regardez un peu ici, docteur Parpalaid. Vous connaissez la vue qu’on a de cette fenêtre. Entre deux parties de billard, jadis, vous n’avez pu manquer d’y prendre garde. C’est un paysage rude, à peine humain, que vous contempliez. Aujourd’hui, je vous le donne tout imprégné de médecine, animé et parcouru par le feu souterrain de notre art. La première fois que je me suis planté ici, au lendemain de mon arrivée, je n’étais pas trop fier ; je sentais que ma présence ne pesait pas lourd. Ce vaste territoire se passait insolemment de moi et de mes pareils. Mais maintenant, j’ai autant d’aise à me trouver ici qu’à son clavier l’organiste des grands orgues. Dans deux cent cinquante de ces maisons – il s’en faut que nous les voyions toutes à cause de l’éloignement et les feuillages – il y a deux cent cinquante chambres où quelqu’un confesse la médecine, deux cent cinquante lits où un corps étendu témoigne que la vie a un sens, et grâce à moi un sens médical. La nuit, c’est encore plus beau, car il y a les lumières. Et presque toutes les lumières sont à moi. Les non-malades dorment dans les ténèbres. Ils sont supprimés. Mais les malades ont gardé leur veilleuse ou leur lampe. Tout ce qui reste en marge de la médecine, la nuit m’en débarrasse, m’en dérobe l’agacement et le défi. Le canton fait place à une sorte de firmament dont je suis le créateur continuel. Et que je ne vous parle pas des cloches. Songez que, dans quelques instants, il va sonner dix-heures, c’est la deuxième prise de température rectale, et que, dans quelques instants, deux cent cinquante thermomètres vont pénétrer à la fois… »
[…]
Jules Romains, Knock ou le Triomphe de la médecine (1924), acte III, scène 4 (extrait)