Une communication du Collectif Stop aux dérives de la chasse C’est évident : il y a bien trop de sangliers, et les chasseurs ne jouent pas leur rôle de régulateurs, que du contraire ! Les principales conséquences en sont un nombre important de dégâts aux cultures et dans les jardins, mais aussi une perte conséquente de biodiversité dans les forêts et également dans les réserves naturelles !
Trop de chasseurs visent à accroître les populations de sangliers pour permettre à leurs invités de tirer sur un maximum d’animaux. Et la législation wallonne actuelle les autorise à nourrir cette espèce toute l’année sans limitation de quantité. Cette déviation favorise le maintien d’une population nombreuse, notamment par une reproduction des jeunes femelles avant l’âge d’un an, et engendre une descendance abondante en très peu de temps. Le gouvernement wallon reste sourd à nos revendications, pourtant répétées depuis plusieurs années. Par ailleurs, un projet modifiant cette législation se trouve sur la table du Gouvernement. Il prévoit l’interdiction progressive du nourrissage du 1er décembre au 31 mars dès 2023 puis du 1er novembre au 31 mars en 2024 et 2025 et puis du 1er octobre au 31 mars à partir de 2026. A terme, le nourrissage du sanglier resterait donc autorisé d’avril à septembre, sans limitation de quantité. Et, cerise sur le gâteau, les chasseurs demandent que les pouvoirs publics paient les dégâts qui seraient occasionnés par cet arrêt hivernal du nourrissage ! C’est évidemment intolérable, car les dégâts existent déjà aujourd'hui de la faute du monde de la chasse et ce sont les chasseurs qui les paient comme le prévoit la loi du 14 juillet 1961. Il serait inacceptable que ce soient les pouvoirs publics qui en assument le financement !
Pourquoi, nous, citoyens, devrions-nous payer pour les dérives occasionnées par les chasseurs eux-mêmes ? Décidément, quand les chasseurs comprendront-ils qu’ils sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis ? De plus, aucune modification pour le nourrissage du cerf n’est prévue dans le projet d’arrêté, alors qu’il est patent que des dérives importantes existent notamment par l’apport en grande quantité de luzernes du 1er novembre au 30 avril. Or, rappelons que le principe du décret chasse est l’interdiction du nourrissage. Pourquoi le Gouvernement ne suit-il pas l’exemple de la Commune de Stoumont qui a interdit sur le territoire de sa commune tout nourrissage, excepté dérogation dûment justifiée en cas de conditions météorologiques exceptionnelles ou de dégâts importants aux cultures ? C’est clair, net, précis et simple à mettre en place et à contrôler. Cela supprime toute dérive, mais ce n’est évidemment pas ce que recherchent bon nombre de chasseurs influents auprès du Gouvernement.
Le collectif «Stop aux Dérives de la Chasse» regroupe diverses associations (78 à ce jour) représentatives de divers horizons: sauvegarde de la diversité du vivant (biodiversité, habitats, espèces), lutte contre la souffrance animale due aux activités humaines non indispensables et activités socio-récréatives pratiquées dans la nature. Ces associations ont en commun de vouloir faire évoluer la loi sur la chasse afin qu’elle prenne en compte ces diverses sensibilités de la société. Celles-ci sont largement majoritaires dans les enquêtes d’opinion demandant l’avis des citoyens à propos de l’exercice de la chasse en Wallonie.