Mais quel lien affectif peut unir le nouvel arrivant avec la patrie ? Une carte d’identité ? Un formulaire d’impôt ? un permis de conduire ?
renforcée au fil du temps.
En ce vingt-troisième année du troisième millénaire, nos peuples d’Europe sont en voie d’extinction, le peuple wallon comme les autres. Quand je dis peuple, je fais référence à ces hommes et femmes qui se sont unis en fratrie, puis en tribu, pour passer ensuite en une ethnie sur un territoire déterminé. Les liens du sang et des gènes en ont constitué la base essentielle nécessaire à une unification du mode de vie et de pensée. Ce fut le départ de notre civilisation en devenir.
Du moment magique où le cerveau reptilien qui assumait la réactivité nécessaire à la survie animale fit une place de plus en plus dominante à l’apparition du cerveau limbique générateur d’émotions et de jugement de valeurs, l’homme naquit. Enfin, pour le parfaire et lui permettre d’évoluer vint s’ajouter le néo-cortex qui ouvrira la porte au langage, la pensée créatrice et la conscience personnelle. C’est ainsi que naquit la culture, qui allait donner une personnalité profonde aux individus réunis et qui nous a conduit à l’homme d’aujourd’hui, fort et faible à la fois des expériences acquises au cours des siècles. Merveilleuse évolution qui se fit dans la douleur et le sang, dans les cris et les larmes.
Quelles que furent les victoires et les défaites des nations antagonistes, chacune de celles-ci furent les marches indispensables pour une évolution d’une identité qui s’affirmerait plus tard dans une histoire et une culture partagée, et contribueraient à la création d’une nation unique fusionnée dans une langue commune, une langue souvent dite maternelle tant elle constitue le lien historique indissoluble entre le passé et l’avenir.
Cela aurait dû nous conduire à la Cité au sens ancien de la Grèce antique, berceau de notre civilisation. Une communauté de Citoyens possédant le pouvoir politique de gestion sur son territoire, sur son écosystème. Cet état souverain aurait été doté des pouvoirs régaliens nécessaires au bien-être, à la sécurité et à l’épanouissement de ses composantes. Il les aurait pleinement affirmés par le traitement des accords et échanges internationaux et dans une relation raisonnable avec les étrangers admis sur son sol.
Hélas, il n’en est rien et chaque jour qui passe, voit l’arrivée de nombreux migrants en nombre sans cesse croissant, qui nous imposant leurs lois et coutumes et exigent la participation à notre vie politique. Notre territoire n’est plus le legs de nos ancêtres, mais le bien d’une humanité anonyme qui se presse à nos frontières abandonnées, nous envahit et que nos autorités considèrent comme ses propres citoyens.
Comme la Rome antique et sa civilisation sont mortes sous le flot des barbares, je constate avec désespoir que les nations européennes dont la nôtre, subissent le même sort et c’est pourquoi j’ai intitulé tristement ce texte « Requiem annoncé pour un peuple qui se meurt ».
Georges Bleuhay
Le poète de Méry-sur-Ourthe