Article publié le 9 novembre 2024 sur Essentiel News Trump et Kennedy célèbrent la victoire “Make America Healthy Again“, rendre la santé à l’Amérique: telle est la promesse qui a scellé l’alliance de Robert Kennedy Jr. à Donald Trump et contribué au retour de l’ex-président à la Maison Blanche. Si Robert Kennedy Junior était finalement en position d’assainir le domaine de la santé publique, les répercussions se feraient sans doute sentir à l’échelle mondiale. A-t-il de réelles chances d’y parvenir? Une mission personnelle Dès le départ, le neveu de l’ancien président avait annoncé que son entrée dans la course présidentielle était motivée par son vœu de réformer les politiques sanitaires et de lutter contre la corruption des agences gouvernementales. En avril 2023, le célèbre avocat avait donc pris congé de l’association pour la défense de la santé des enfants “Children’s Health Defense”, dont il est le cofondateur, pour se lancer dans la campagne en tant que démocrate. Durant 6 mois, il avait espéré avoir l’occasion de reconquérir un parti qu’il estimait corrompu en défiant le président Biden. Mais après avoir été systématiquement mis à l’écart, il avait finalement préféré se présenter en tant que candidat indépendant. Puis, le 23 août de cette année, Kennedy, le démocrate de longue date, a suspendu sa campagne – et dans un geste que même lui n’avait peut-être pas vu venir – il s’est rallié à l’ancien président Donald Trump et au parti républicain. Le revirement inattendu Selon des sources proches de Kennedy, Trump tentait depuis plusieurs semaines de le rallier à lui, craignant que les votes qu’il récolterait ne menacent sa réélection. C’est toutefois l’attentat commis sur Trump le 13 juillet lors d’un rassemblement en Pennsylvanie qui avait précipité les choses. “Bobby Junior” avait été fortement interpellé par cet évènement qui lui avait rappelé les assassinats de son père et de son oncle. Une conversation téléphonique organisée quelques heures après l’incident, suivie d’une rencontre privée entre les deux hommes deux jours plus tard, ont eu raison de sa méfiance. En échange de ses voix et de son soutien, Trump lui a promis un rôle qui lui permettrait enfin de réformer la politique sanitaire américaine. 3 promesses Dans un message vidéo qui en avait choqué certains et ravi d’autres, Kennedy avait finalement expliqué à ses partisans que voter pour Trump serait la seule manière de lui donner les moyens d’accomplir sa mission. Il avait ensuite révélé la teneur de son accord avec l’ancien président lors d’un entretien avec le journaliste phare Tucker Carlson :
“Faites vos valises” Sur son fil Twitter, Kennedy s’est enhardi à l’approche du jour J, avec un avertissement aux employés de l’agence de sécurité sanitaire, la FDA:
Quel rôle pour Kennedy? Mais, si Kennedy n’exclut pas d’avoir un poste officiel à la tête du système de santé américain – ce qui lui donnerait une possibilité d’intervenir de manière plus directe dans les politiques sanitaires – il n’ignore pas que le Congrès s’opposerait de toutes ses forces à sa nomination. Au soir des élections, Howard Lutnick, l’un des membres directeurs de l’équipe de transition de Trump, déclarait sur CNN que: “Kennedy ne serait pas nommé à la tête du HHS”, le département de la santé américain. En revanche, il occuperait plutôt un rôle de conseiller directement rattaché à Donald Trump, supervisant un ensemble d’agences et d’initiatives intergouvernementales. “Tout ce qu’il souhaite, c’est de pouvoir accéder aux données”, ce qui sous-entend notamment “de pouvoir démontrer que les vaccins ne sont ni sûrs, ni efficaces”. Et c’est bien là ce qui fait trembler tous les fondements de l’industrie pharmaceutique et de la presse à ses ordres. Un article du Washington Post témoigne des craintes liées à l’arrivée de Kennedy: “l’influence croissante de Kennedy s’est reflétée mercredi soir lorsqu’ Howard Lutnick, coprésident de l’équipe de transition de Trump, a fait un aveu surprenant dans un entretien sur CNN : après une conversation de 2½ heures avec Kennedy, il en était déjà venu à douter de l’importance des vaccins”.
Lutnick avait ajouté que M. Kennedy souhaitait étudier lui-même les données de santé et même formuler ses propres recommandations:
L’article s’était empressé de rajouter que: “les remarques de M. Lutnick ont été immédiatement rejetées par les experts en santé publique, qui ont déclaré qu’elles risquaient d’ébranler la confiance dans les vaccins qui sauvent des vies” et que “la perspective de voir Kennedy occuper une fonction gouvernementale de haut niveau a alarmé les responsables de la santé publique et les fonctionnaires fédéraux au plus haut point. Il ne devrait pas être autorisé à s’approcher de l’infrastructure de santé publique du pays. Trump lui donnerait carte blanche… L’heure d’un réel changement serait-elle proche? Au soir des élections, Trump affirmait toujours vouloir donner libre cours à Robert Kennedy dans le domaine de la santé:
Kennedy pourrait finalement être chargé de diriger un groupe d’experts, chargé d’examiner la sécurité des vaccins – une priorité qu’il avait exhorté M. Trump à poursuivre en 2016, mais que le président avait rapidement abandonnée suite aux pressions exercées par Bill Gates. Fidèle à son engagement Dans un article publié au lendemain de la victoire de Donald Trump, l’avocate Mary Holland, présidente de l’organisation Children’s Health Defense qui a été fondée par Robert Kennedy Jr., est revenue sur l’engagement qui a motivé Kennedy tout au long de ce parcours électoral:
Lors de la campagne « Make America Healthy Again » avec le président Trump, Kennedy s’est engagé à faire tout ce qui est en son pouvoir pour éliminer les produits chimiques toxiques de notre alimentation, de notre sol, de notre eau et de notre air. Concrètement, rappelle Mary Holland:
Un changement sur la santé globale En 2020, M. Trump avait annoncé un processus de retrait progressif des Etats-Unis de l’OMS. Ceci n’avait toutefois pas été suivi d’effets et le président Biden avait inversé le processus dès son arrivée au pouvoir. Mais avec Kennedy à ses côtés, beaucoup s’attendent à ce que Trump aille plus loin cette fois-ci. En 2022, Kennedy a alerté le public américain sur l’instrumentalisation de l’agence internationale par l’industrie pharmaceutique et le complexe militaire industriel dans un ouvrage monumental intitulé : “Antony Fauci, Bill Gates et Big Pharma: leur guerre contre la santé publique et la démocratie.” Il a également dénoncé les dérives totalitaires et la corruption dans le cadre des “Accords sur les pandémies” en cours de négociation à l’OMS depuis 2 ans. Ensemble, ils pourraient donc torpiller toute tentative de traité de ce type. Les États-Unis sont actuellement les plus grands donateurs dans le domaine de la santé globale avec un montant annuel estimé à 12 milliards de dollars qui sert notamment à financer l’OMS, le Fonds de lutte contre le sida, l’alliance GAVI pour la vaccination ou les politiques de santé liées au climat. Les semaines qui s’annoncent devraient permettre de vérifier la réalité des intentions de Donald Trump de “nettoyer le marécage”. Kennedy lui-même en a longtemps douté, avant de le rejoindre. Pour l’instant, leurs déclarations se multiplient, rendant une lueur d’espoir à de nombreux Américains. Émission en direct sur Essentiel News jeudi 14 novembre à 20h30, avec Senta Depuydt et Icaros. N’hésitez pas à poser des questions et réflexions dans les commentaires ci-dessous. La lettre de Senta est une publication soutenue par les lecteurs. Pour recevoir de nouveaux posts et soutenir mon travail, envisagez de devenir un abonné gratuit ou payant. |