11 novembre - SOUVENIR
L'émouvant témoignage de Benjamin mort au combat en janvier 1918.
Enfouies au grenier, transmises de génération en génération, parfois trop hâtivement brûlées un jour de grand feu dans le jardin, les lettres témoignent de l'enfer du front. Ainsi celle-ci, envoyée à sa mère par un jeune cultivateur de Baye (29). On est le 6 décembre 1915. Il lui reste deux ans à vivre....
« Chère mère, je suis toujours en première ligne. Il pleut tellement que les tranchées sont noyées. Elles ne font que dégringoler. Nous avons de l’ouvrage à relever tout ça, tu ne peux comprendre. Nuit et jour, nous sommes debout. (Quelques-uns) d’entre nous ont été pris dessous et on a de la peine à les retirer de cette craie, car la terre ici ce n’est que craie. Comme manger, toujours un repas par jour, qui, deux jours de rang, nous est arrivé à 11 h du soir. Nos cuisines ont été cassées dans ces champs remplis de trous d’obus énormes. Et quelle mangeaille ! Il faut voir, les porcs chez nous feraient la grimace. Avec un quart de vin, un quart de (gnôle) et voilà. Pendant 24 heures, pas une seule goutte d’eau à boire non plus. Si tu as de l’argent disponible, ne le mets pas à l’emprunt de la victoire, c’est de la blague, tu ne le reverras peut-être jamais. Je fais des porte-plumes avec des cartouches boches que tu recevras un de ces jours. Je fais aussi une bague au domestique. J’espère qu’il restera encore avec vous. Tu me diras aussi si l’on peut toujours placer de l’argent à la caisse d’épargne, car ici je ne fais rien de mon argent, je ne trouve rien à acheter et si je disparaissais tu en profiterais » …
N'OUBLIEZ JAMAIS
VOTRE TERRE – VOTRE PEUPLE SONT VOTRE HÉRITAGE !