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Alors que la presse française s’évertue à minimiser le désastre de la contre-offensive, prétextant que Kiev n’a engagé que le tiers de ses forces et qu’il faut du temps pour “disloquer les forces d’invasion russes et les bouter hors d’Ukraine”, Poutine, avec son légendaire calme olympien, a fait un point de situation, lors du Forum économique international de Saint-Saint-Pétersbourg. Réponses clés :

https://tass.com/politics/1634177

Contre-offensive ukrainienne

Les pertes de Kiev lors de sa soi-disant contre-offensive sont dix fois supérieures à celles de Moscou. Les Ukrainiens ont perdu en quelques jours 186 chars et 418 véhicules blindés. Kiev n’a obtenu aucun succès dans aucun domaine.

(Les hélicoptères KA-52 transforment les blindés otaniens en tas de ferraille. Selon l’historien Marc Legrand, du 4 au 14 juin 2023, les pertes de Kiev se sont élevées à 9210 tués. Et pour la seule journée du mercredi 14, il y a eu 890 tués et 1050 blessés dans le camp ukrainien. Aucune armée au monde ne peut soutenir de telles pertes sur la durée. Poutine vient de déclarer que les armées ukrainiennes n’ont aucune chance de succès, où que ce soit sur le front.)

Sur l’avenir des chasseurs F-16 livrés à Kiev

Les chars occidentaux, y compris les Léopard, brûlent sur le champ de bataille. Il en sera de même pour les avions de combat F-16, cela ne fait aucun doute.

“S’ils sont déployés dans des bases aériennes au-delà de l’Ukraine mais s’impliquent dans des activités militaires, nous devrons déterminer où et comment nous pouvons frapper l’équipement qui est utilisé contre nous au combat. Cela crée un risque sérieux que l’OTAN soit entraînée plus loin, dans le conflit armé.”

(Faire décoller des F-16 pour des missions de guerre depuis la Pologne, la Roumanie ou les Pays Baltes ferait de ces derniers des cobelligérants à part entière. Ce qui autoriserait Poutine à détruire les bases aériennes impliquées dans ces missions. Un engrenage des plus dangereux.)

Sur la “zone tampon”

Les attaques contre le Kremlin et dans la région de Belgorod poussent la Russie à prendre des mesures fortes. Nous avons détruit 5 systèmes Patriot autour de Kiev mais ne voyons pas la nécessité de détruire des bâtiments du centre-ville. Mais si les attaques à nos frontières se poursuivent, Moscou devra créer une “zone tampon” en Ukraine.

(La guerre à l’américaine avec un tapis de bombes et des centaines de milliers de morts civils, ce n’est pas la méthode russe. Si les objectifs initiaux de Moscou restent inchangés, avec la démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine, l’option territoriale la plus logique serait de récupérer la Novorossia, sans s’encombrer de la partie Ouest de l’Ukraine, pauvre et hostile à la Russie. La largeur de la zone tampon reste à définir pour protéger la population russe.)

Sur le rôle de l’Occident en Ukraine

L’Occident rejette la responsabilité de la guerre sur la Russie. Mais nous sommes bien conscients de la façon dont tout a commencé. Il a fallu utiliser l’armée pour mettre fin à la guerre du Donbass. Les Occidentaux font tout pour infliger à la Russie une défaite stratégique sur le champ de bataille, tandis que l’Otan s’implique de plus en plus dans la guerre.

(Rappelons qu’après la dissolution du Pacte de Varsovie en 1991, les Américains n’ont rien trouvé de mieux que de trahir leur promesse de non élargissement de l’Otan, en faisant passer l’Alliance de 16 à 31 membres entre 1990 et 2023. Avec la volonté affichée d’intégrer l’Ukraine au plus vite ! De plus, après leur coup d’État à Kiev en 2014, les Américains ont refusé d’appliquer les accords de Minsk de 2015, faisant le choix de la guerre contre les populations russophones du Donbass. Bilan : 15 000 morts. Qui est l’agresseur ?)

Sur les armes nucléaires

La Russie ne tiendra pas de pourparlers sur la réduction des armes nucléaires avec l’Occident : “Pas question !”

“La Russie n’a pas besoin d’utiliser des armes nucléaires mais en théorie, il est tout à fait possible de les utiliser s’il y avait une menace pour notre intégrité territoriale, notre indépendance et notre souveraineté, ainsi que pour l’existence de l’État russe.” Le premier lot d’ogives nucléaires tactiques a déjà été livré au Bélarus. “Nous terminerons entièrement ce travail d’ici la fin de l’année.”

(La Russie possède 6 200 têtes nucléaires, à peu près autant que l’Otan. Cinq pays en Europe détiennent toujours des armes nucléaires américaines sur leur sol. Pourquoi ? Contre qui ? Encore une fois, qui menace qui ?)

Sur la “marge de sécurité”

“Contrairement à l’Ukraine, qui sera bientôt à court d’équipements militaires, la Russie ne fait qu’augmenter la production de son industrie de défense. Notre industrie de la défense prend de l’ampleur de jour en jour. Cela suggère que nous avons une grande marge de sécurité.”

(Les lumières qui nous affirmaient dès mars 2022 que les Russes n’avaient plus de munitions et que l’armée de Poutine allait bientôt se désintégrer devraient nous expliquer aujourd’hui pourquoi les entrepôts occidentaux sont vides et pourquoi les usines d’armement russes fournissent 100 % de la demande des armées. Que ces génies adorateurs de l’Otan, nous expliquent également pourquoi, après 15 mois de guerre, c’est toujours Poutine qui occupe 20 % du territoire ukrainien et pas Zelensky qui assiège le Kremlin.)

Sur la communication avec les États-Unis

“Il n’y a presque pas de communication” entre la Russie et les États-Unis mais Moscou ne rejette pas la communication : “Si quelqu’un souhaite nouer un dialogue avec nous, il est le bienvenu”.

“Le président Biden est un homme adulte et un politicien expérimenté. Qui suis-je pour lui apprendre ? Qu’il fasse ce qu’il veut. Quant à nous, nous ferons ce que nous pensons être conforme aux intérêts de la Russie et du Peuple russe. Tout le monde devra en tenir compte.”

(On notera que jamais Poutine n’a insulté ses homologues occidentaux. C’est Biden qui a traité Poutine de boucher et de criminel de guerre devant être destitué. L’Amérique a visiblement oublié tous ses propres crimes depuis Hiroshima et tous ses mensonges pour déclencher des guerres profitant aux lobbys de l’armement et du pétrole.)

Sur la situation du marché pétrolier

Les décisions de l’OPEP+ sur la réduction de la production de pétrole ne sont pas politiquement motivées et n’ont rien à voir avec l’opération militaire spéciale de la Russie : « Elles découlent de la faisabilité économique tant pour les producteurs que pour les consommateurs. Dans l’ensemble, nous avons réussi à équilibrer le marché grâce à des efforts conjoints. »

(Les doux rêveurs, comme Bruno Le Maire, qui s’imaginaient mettre la Russie à genoux avec les sanctions économiques, ont oublié l’essentiel : un pays qui possède 20 % des richesses minières de la planète, qui a une industrie égale à 30 % de son PIB, qui a une agriculture exportatrice, un pays autosuffisant qui sait tout faire, un tel pays peut vivre en autarcie durant des années. La Russie se porte beaucoup mieux que la France avec ses 3000 milliards de dettes et son industrie en chute libre depuis 20 ans.)

Sur Zelensky

“Depuis que je suis enfant, j’ai toujours eu beaucoup d’amis juifs. Ils disent que Zelensky n’est pas juif, mais une honte pour le peuple juif.”

(Je ne sais pas si Zelensky est une honte pour le peuple juif, mais ce que je sais c’est qu’il dirige un pays mafieux et corrompu, que la France n’aurait jamais dû soutenir, car cette guerre n’est pas la nôtre. L’Ukraine n’est ni dans l’Otan ni dans l’UE. Cette guerre nous ruine et peut conduire l’Europe à un embrasement généralisé. La haine des Américains pour les Russes a non seulement ramené la guerre en Europe, mais elle peut entraîner le monde vers l’Apocalypse, si les Européens continuent de cautionner la folle politique de Washington.)

La contre-offensive ukrainienne n’a aucune chance de succès. Mais ensuite, que vont décider l’illuminé de la Maison-Blanche et ses caniches européens ? Ils sont capables du pire.

Jacques Guillemain
Jacques Guillemain est lieutenant-colonel et pilote, en retraite de l’armée de l’air. Après vingt-cinq ans de service et plusieurs séjours en Afrique, il a quitté l’uniforme pour endosser celui de l’aviation civile et sillonner encore l'Europe et le monde. Après cette deuxième carrière, il consacre maintenant une partie de son temps à écrire sur Riposte Laïque, devenue « sa tribune quotidienne personnelle » comme il le dit lui-même. Passionné d'histoire et de géopolitique, il se décrit comme un « lépreux populiste », insulte suprême dans la bouche d'Emmanuel Macron, mais en réalité synonyme de patriote amoureux de la France et de tout ce que représentent ses deux mille années d'histoire, dont mille cinq-cents de chrétienté.
article repris de Riposte Laïque

Tag(s) : #Belgique, #Europe, #France, #Guerre, #Information, #Monde, #Otan
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