L’énergie est chose complexe, et cela s’accommode assez mal d’idéologie. En la matière, rien ne vaut le pragmatisme et la science physique.
Le problème avec les énergies renouvelables, aussi sympathiques soient-elles, c’est qu’elles sont intermittentes.
Et quand c’est intermittent, et bien ce n’est pas permanent et vous pouvez mettre encore plus d’éoliennes, cela vous fait une belle jambe quand il n’y a pas de vent. Que vous ayez 100 éoliennes ou 1 million, quand Eole ne souffle pas, les éoliennes ne tournent pas. On ne peut donc pas contrer l’intermittence par la quantité de moulins à vent.
Cela fonctionne aussi avec les panneaux solaires. Quand il fait nuit, il fait nuit. Vous ne pouvez pas contrer l’intermittence des panneaux solaires qui ne produisent pas la nuit en en mettant plus.
Nous pourrions éventuellement stocker l’électricité produite de manière intermittente, non pas dans des batteries (gabegie environnementale) mais en produisant par exemple de l’hydrogène « vert » qui lui peut se stocker. Mais nous n’avons pas penser ce système ainsi pour le moment. Cela pourrait changer, mais ce n’est pas le cas.
Le résultat est visible et inquiétant du côté de voisins anglais.
Leur parc éolien qui est énorme puisque équivalent à 14 centrales nucléaires ne produit plus rien.
Rien. Pourquoi ?
Parce qu’il n’y a plus de vent.
Du coup c’est la France qui exporte de l’électricité à Londres et dans le Royaume du nouveau roi pour éviter la panne électrique aux Anglais.
"Over the last 40 hours, the UK wind power industry has swung from producing 16.4 GW to generating 0.4 GW
The drop in electricity production is equal to, give or take, switching off 14 nuclear power stations. That’s the reason why UK power markets are tight today"
Javier Blas (@JavierBlas) November 28, 2022
Le nucléaire est donc incontournable dans la période que nous abordons et qui est celle d’une disette énergétique alors que notre système entier est basé sur cette idée d’énergie abondante et peu coûteuse. Notre système comme notre niveau de confort.
Nous ne somme pas prêts, et nous ne faisons pas les bons choix, car rien ne peut se discuter.
Le climat est devenu une religion, avec ses grands prêtres, et ses excommunications sans parler parfois d’exécution en place cathodique.
La voiture électrique est devenue une religion.
Comment voulez vous recharger des millions de véhicules électriques avec des moulins à vent sans vent !
Tout ceci n’est pas sérieux, et ce qui n’est pas sérieux, ne fonctionnera pas, ou mal, ou… par intermittence.
Pour autant tout n’est pas à jeter bien évidemment et nous pouvons toujours réutiliser ce que nus avons fait, mais il serait temps de penser autrement notre nécessaire révolution énergétique qui va inévitablement changer radicalement nos modes de vie.
Nous avons déjà vécu sans énergie. C’était avant la révolution industrielle. Il n’y avait aucune ville de plus d’un million d’habitants. Il n'y avait que des circuits courts. Il n’y avait pas beaucoup de déchets car tout était utilisé.
Nous avons déjà été écolos.
Nous allons le redevenir, mais l’idéal serait de choisir la façon dont nous allons le faire et de nous accorder sur ce que nous voulons faire croître et ce que nous devons faire décroître.
La décroissance malheureuse n’est en aucun cas une fatalité.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Charles Sannat
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