C’est un article très long qui nous vient d’outre-Atlantique et des États-Unis et que le magazine Forbes a traduit pour son édition française.
Pour le grand magazine économique américain, l’Europe se dirige vers une « récession profonde » et une désindustrialisation et ils n’y vont pas par le dos de la petite cuillère.
Si je parle de cet article aujourd’hui c’est parce qu’il faut bien comprendre ce que signifie pour l’Europe et la zone euro, pour nos pays et la France en particulier les conséquences de la guerre en Ukraine, les conséquences des discours va-t-en-guerre du type « avec nous ou pour Poutine ».
Voici comment commence l’article de Forbes.
« Avec des prix du gaz naturel supérieurs de plus de 100 dollars par mégawattheure à ce qu’ils étaient il y a un an, les économies d’Europe occidentale se dirigent vers le Moyen Âge ».
Et oui, c’est logique, l’économie moderne c’est de l’énergie abondante et peu coûteuse transformée en bidules et autres services. Pas d’énergie ? Pas d’économie moderne. Sans énergie, ce n’est pas le Moyen-Age, c’est pour être plus réaliste que les débuts de la révolution industrielle et au mieux la machine à vapeur, mais sans charbon, ce sera tout de même compliqué !
Puis, ils continuent en vous disant qu’il « ne s’agit plus d’une crise à court terme. Les histoires de l’Europe occidentale ressemblent à celles que l’on entendait autrefois dans des pays comme la Bolivie. Une inflation élevée et des rations de ressources imposées par l’État ».
Voilà donc de quoi vous remonter le moral. Rationnement et inflation.
C’est une évidence. L’Europe en récession…
Lorsque les Etats créent les conditions du manque de tout, ils ne sont plus bons qu’à gérer les pénuries et étaler les manques. Voilà donc les prévisions de récession pour l’Europe que peuvent faire nos « amis » américains. Bruno, Le Maire, lui, vous explique qu’il révise les prévisions de croissance en France à la hausse, hahahahahahahahaha! Impayable notre Bruno. Mais il a raison. Avec 10 % d’inflation et plus de dépenses dans l’énergie, c’est bien le PIB qui va monter !!! Mais bon, Bruno pense que c’est la queue qui remue le chien et pas le chien qui remue sa queue. Bref.
« Nous nous attendons désormais à une récession prolongée plus profonde et à une inflation élevée plus persistante en raison de l’impact de la hausse des prix de l’énergie, d’un cycle de resserrement plus décisif de la Banque centrale européenne et d’une demande… plus faible », indiquent les économistes de Barclays Capital dirigés par Silvia Ardagna.
La récession en Europe : Quelle sera son ampleur ?
Barclays prévoit une récession dans la zone euro au quatrième trimestre qui persistera jusqu’au deuxième trimestre de 2023, avec une contraction de 1,7 % du PIB réel.
Certains pays seront moins bien lotis que d’autres.
Barclays a revu à la baisse les taux de croissance de la France (2023 : -1,2 %), de l’Espagne (-1,6 %), de l’Italie (-2,1 %) et de l’Allemagne (-2,3 %). L’Allemagne sera la pire en raison de sa forte dépendance au gaz russe et des goulets d’étranglement dans le transport du gaz en Europe. La plupart des gazoducs proviennent de Russie.
Des révoltes populaires à venir ?
C’est ce que pensent les Américains. Pour eux, le changement viendra de la pression populaire qui demandera « grâce » et l’arrêt des âneries.
« Finalement, la classe d’affaires européenne et la population en général feront pression sur les dirigeants pour qu’ils changent de cap. Si cette pression s’accompagne d’un plus grand nombre d’annonces de licenciements et de fermetures d’usines (imaginez BMW arrêtant ses chaînes de montage de véhicules électriques parce que la recharge d’une voiture est trop coûteuse, tout comme les matériaux à forte intensité énergétique nécessaires à sa fabrication – comme l’acier), alors c’est probablement le moment ou jamais d’annoncer le creux de la vague de cette crise.
Les prix du gaz naturel en Europe sont en train de chuter pour plusieurs raisons, notamment parce que les investisseurs en matières premières se sont retirés après une énorme flambée des prix. C’est une bonne nouvelle pour l’Europe.
Les protestations ne font que commencer. Tout comme les licenciements et les fermetures d’emplois bien rémunérés. Ces prix vont devoir baisser encore plus.
Barclays prévoit une reprise en forme de U pour le second semestre de l’année prochaine. Cela signifie que le FTSE Europe(Financial Times and Stock Exchange - NDLR) pourrait l’anticiper vers le mois de mars ».
Conclusion de Forbes ?
Une récession et une forte désindustrialisation de l’Europe et de l’Allemagne en particulier pour l’Ukraine. Du coup, les actions européennes devraient chuter et ne se redresser qu’à partir du mois de mars 2023… au mieux.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Charles Sannat
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