C’est l’histoire d’une mise à mort de l’HORECA prononcée par un gouvernement à peine installé et déjà résigné sur son impuissance à juguler la propagation du virus.
Tous ceux qui nous avaient vanté l’aptitude d’Alexandre Ier et de son nouveau messie de la santé à faire oublier les errances d’un récent passé en sont pour leurs frais : nous voilà revenus aujourd’hui à la case départ avec une autre batterie de mesures coercitives qui s’annoncent fatales pour le secteur le plus cher aux yeux de la population, celui des bars et des restaurants, terreau de la convivialité, ferment de l’amitié et garde-manger du bien-être.
Nous ne mourrons sans doute pas tous de la Covid 19 mais à ce rythme-là, il n’y aura bientôt plus sur Terre que des cinglés et des dépressifs n’attendant que le signal de Vandenbroucke pour entrer en asile psychiatrique.
La ligne rouge que viennent de franchir De Croo et Cie en ordonnant la fermeture des brasseries et des établissements de bouche scelle aussi le sort de tout un pan de l’économie, sonne le glas de centaines de commerces et condamne à la peine capitale une kyrielle d’indépendants faisant tourner eux-mêmes des milliers de bras.
Plutôt que de sanctionner avec la plus grande sévérité l’extrême minorité d’irresponsables refusant de jouer le jeu, la Vivaldi préfère pénaliser l’ensemble des tenanciers comme des consommateurs, décrétant la double peine comme si cette décision allait empêcher le corona de circuler dans les écoles, dans les transports publics, dans les entreprises, là où, en vérité, il exerce avant et par-dessus tout son office.
Donnant l’impression de vouloir écraser une mouche avec un char d’assaut, l’action gouvernementale croit envoyer un signal fort en culpabilisant une corporation de travailleurs et en châtiant les épicuriens.
Pas sûr qu’en ces temps cauchemardesques, cette thérapie de choc suffise à régénérer la confiance des citoyens à l’égard de leurs instances dirigeantes…
Berna Reynt