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Je me présente à la caisse d’un magasin. Je veux payer avec ma carte bancaire ou mon téléphone. Le paiement est refusé. Pourtant, il y a de l’argent sur mon compte bancaire.
Que se passe-t-il ? Quelqu’un à Bruxelles a constaté que j’avais trop dépensé en viande ce mois-ci. Ou n’a pas apprécié un message que j’ai publié en ligne. Ou n’a pas goûté une conviction personnelle qui contredit leur idéologie.
Cela s’appelle l’euro numérique, une application de paiement de plus. Une monnaie contrôlée par le gouvernement, qui donne aux bureaucrates le pouvoir de surveiller, limiter, voire bloquer mes dépenses avec mon propre argent.
Mai 2025. Les sénateurs auditionnaient Gérald Darmanin, au sujet de la délinquance financière. Le ministre a annoncé qu’il avait proposé une mesure : interdire l’argent liquide. Darmanin plaide pour la disparition de l’argent liquide, présentée comme une panacée contre le crime organisé. « L’argent liquide est l’ami des criminels », « La fin de l’argent liquide pour empêcher les points de deal », a-t-il affirmé.
Supprimer le cash permettrait de tarir les financements illicites : terrorisme, blanchiment, trafics en tout genre. Le gouvernement argue que le numérique est plus sûr.
Darmanin va dans le sens de Bruxelles. La Banque centrale européenne prépare un euro numérique qui compléterait l’argent liquide. Christine Lagarde, présidente de la BCE, évoque une « échéance » pour l’euro numérique fixée au 25 octobre : « Notre échéance est le 25 octobre et nous nous préparons à cette échéance. Mais tant que les autres parties prenantes, la Commission, le Conseil et le Parlement n’achèvent pas vraiment le processus législatif, nous ne pourrons pas agir ».
Derrière ces intentions se cachent des réalités plus sombres. Un contrôle accru sur les transactions des personnes, désormais tracées, analysées, bloquées sur le moindre soupçon.
Une « dérive autoritaire » : confier aux banques et aux États le monopole des paiements, c’est leur offrir un pouvoir exorbitant sur nos vies.
La suppression du cash : un pas de plus vers une société de surveillance, où chaque achat est scruté. Le vrai objectif, c’est un contrôle accru des transactions, sous couvert de modernisation.
Les monnaies numériques de banque centrale permettent de verrouiller les comportements sociaux, via une monnaie traçable, périssable, voire gelable.
L’État, sous prétexte de nous protéger, nous prive peu à peu de nos libertés fondamentales.
Le combat contre le liquide ressemble à une mise sous tutelle financière des gens.
Le 100 % digital n’empêchera pas les fuites de données, les piratages de comptes bancaires, les fraudes en ligne.
L’euro numérique semble n’être qu’un simple portefeuille sur mon téléphone, mais les risques en coulisses sont beaucoup plus graves : mon portefeuille sera sous contrôle de Bruxelles, mon argent ne m’appartiendra plus, ma vie privée sera terminée.
La Banque centrale européenne est en « phase de préparation ». Elle construit l’infrastructure, et d’ici octobre, tout devrait être prêt : un euro numérique programmable et entièrement surveillé.
Une fois cet euro numérique lancé, ils pourront suivre chaque transaction que j’effectue, décider où et quand j’ai le droit de dépenser, ce que je peux acheter, geler mon compte d’un simple clic.
Et s’ils n’aiment pas mes convictions, mes valeurs ou mes opinions politiques, ils n’auront pas besoin de me faire taire, ils couperont mes finances.
Ce système n’est pas géré par une entreprise privée soumise à la concurrence. Il s’agit d’un système centralisé, entièrement contrôlé par les institutions de l’Union européenne. En Chine, l’accès à l’argent peut être restreint en fonction du comportement, des opinions ou des activités sociales.
L’Union européenne cherche à financer un budget de défense de 800 milliards d’euros en puisant directement dans notre épargne privée. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, ne le cache pas : « Nous transformerons l’épargne privée en investissements indispensables ».
Bruno Le Maire a été plus explicite : « Mobiliser toutes les économies des Européens actuellement dans les banques… et le faire maintenant ».
Aujourd’hui, ils veulent convaincre ma banque de leur donner mon argent pour financer leurs projets. Demain, si l’euro numérique passe, ils n’auront plus besoin de demander. Le système leur donnera un accès direct et ils prélèveront automatiquement sur mes comptes connectés.
Pas de loi. Pas de procès. Pas de décision de justice. Pas de paperasse. Pas d’avertissement. Pas d’explication. Par infrastructure intégrée. Juste quelques lignes de code et mon argent disparaît. Les tyrans étendent ainsi leur pouvoir.
En Irlande, Enoch Burke, un enseignant chrétien, a défendu ses convictions. Il a refusé de « malgenrer » un élève et de se soumettre à l’idéologie radicale imposée dans son école. Ils ont vidé son compte bancaire.
Un fonctionnaire anonyme, derrière un écran, clique mon nom et vide mes comptes. Cela n’a rien à voir avec l’innovation. Il s’agit de contrôle. Une fois de plus, notre vie privée et notre liberté sont menacées.
Les bureaucrates européens auront les outils pour me contrôler, me punir, selon mes actes et mes pensées. C’est la base d’un contrôle total de ma vie. Un système financier entièrement surveillé, programmable, et contrôlé par l’État pourrait : suivre chaque dépense, limiter mon accès à l’argent, décider où et comment j’ai le droit d’acheter, bloquer ou geler mes comptes à tout moment, effacer la confidentialité et la liberté qu’offre l’argent liquide.
Les bureaucrates européens appellent cela de la commodité. Pour qui ?
Ils prétendent que c’est « comme de l’argent liquide », mais c’est tout l’inverse. L’argent liquide est anonyme et libre. L’euro numérique est traçable, programmable et centralisé.
Ils prétendent ne pas surveiller mes paiements, l’infrastructure dit tout le contraire. Ils ont proposé des plafonds stricts sur ce que je peux posséder.
Ils sauront quand je donne de l’argent à mes enfants, ou quand j’aide un ami à faire ses courses.
Les banques centrales du monde déploient actuellement une monnaie numérique de banque centrale. Ce sont des versions programmables de nos monnaies nationales actuelles.
Ces versions peuvent restreindre les biens que nous pouvons acheter ou ne pas acheter, réduire la zone géographique dans laquelle nous sommes autorisés à acheter. Nos comptes peuvent être complètement désactivés.
La vision plus large de ces oligarques est d’étiqueter chaque personne et chaque objet sur la planète, et de les enregistrer dans un registre mondial infalsifiable et indélébile de chaque personne, chaque objet dans le monde entier. Cette vision représente véritablement une tentative de création d’un appareil gouvernemental mondial décentralisé. Les dirigeants mondiaux veulent nous emmener vers un système généralisé de surveillance financière.
La population sera attirée par les identités numériques avec la carotte du bien-être, avant d’être maintenue en ligne avec le bâton, constitué de contrôles sociaux sans précédent, rendus possibles par un tel système restrictif.
La terreur que ces systèmes de contrôle apporteront à notre monde a été expérimentée dans les tragédies des dictatures du XXe siècle. Le chapitre historique actuel sera mondial. Déménager d’un pays à un autre ne résoudra pas le problème.
Christine Lagarde affirme que l’euro numérique aidera l’Union européenne à « rester compétitive ». Compétitive avec le crédit social chinois ? La Chine punit ses citoyens pour leur « mauvais comportement », via sa monnaie numérique. C’est exactement là où nous allons.
L’Union veut sa propre version et vite. Une version CBDC, c’est-à-dire la forme numérique de l’argent fiduciaire, la monnaie numérique ou électronique provenant d’une banque.centrale.
Mais une fois l’argent retiré du système, cet argent ne nous appartient plus. Il appartiendra à l’État, sous forme de crédits. L’accès aux crédits numériques dépendra du fait de se conformer de manière de plus en plus dystopique, comme d’avoir ses vaccinations à jour. Dystopique, c’est-à-dire, la société est organisée de telle façon qu’il est impossible de lui échapper, les dirigeants exercent une telle autorité que les gens ne peuvent plus exercer leur libre arbitre. Le mal et le malheur se répandent dans le corps social.
Le montant des crédits pouvant être dépensés chaque mois sera établi par l’État et pourra être désactivé à discrétion. Nous ne pourrons voyager que dans les endroits où l’État décide que nous pouvons nous rendre. Je dis quelque chose en ligne de négatif et mes crédits sont réduits.
Je suis vu par la surveillance dans un endroit où je ne suis pas autorisé à entrer, comme un parc situé en dehors des limites où l’État nous autorise à vivre, et mes crédits sont réduits.
Je suis propriétaire de ma maison. Ma maison sera évaluée par l’État et je serai crédité de cette valeur. L’État sera alors propriétaire de ma maison.
Le gouvernement augmente mes impôts, ils sont automatiquement déduits de mes crédits.
Le cadeau de Noël de mon enfant paraît trop coûteux… L’algorithme me restreint : mon budget mensuel « plaisir » est déjà atteint.
J’ai passé un peu trop de temps en vacances cette année… mon solde sera bloqué jusqu’à ma prochaine paie.
Ma nouvelle voiture semble trop luxueuse pour mes moyens… impossible de finaliser l’achat, car l’État juge ma dépense « non essentielle ».
Ainsi, l’argent que j’ai économisé ne m’appartient plus vraiment. Il est contrôlé, surveillé, limité. Adieu la liberté financière.
Avec une monnaie programmable, ils vont m’imposer une date d’expiration à mon épargne, m’empêchant de sécuriser mon avenir.
« À quoi sert la monnaie numérique ? » James Bowler, numéro deux du Trésor dans le gouvernement britannique, pris de court, avoue benoîtement :
« Il s’agit de suivre à la trace la réalité de la façon dont nous allons tous… heu… heu… acheter, économiser et travailler avec nos biens ».
Pourquoi ? Mystère, puisque cela n’est strictement d’aucune utilité au citoyen lambda.
« Mais… heu… il s’agit d’être une économie… heu… moderne ».
Un gouvernement totalitaire cherche à mettre en place un outil qui lui permettra de surveiller et punir en un clic toute personne dissidente.
L’Union européenne valide l’identité numérique et entend la lier à l’euro numérique pour continuer sa mue totalitaire.
Pour Gabriel Draghi, le projet, flou et impopulaire, ressemble à une fuite en avant technocratique. Mais Bruxelles n’a ni la légitimité, ni la compétence pour imposer une monnaie programmable. Entre bugs techniques et défiance des personnes, la BCE navigue à vue.
Ils ne peuvent pas lancer ce système sans l’accord du gouvernement et des députés européens.
Gabriel Draghi a peut-être raison, mais les européistes et les mondialistes n’abandonnent jamais. Ils disposent d’un programme et doivent appliquer ce programme. Mariage homosexuel, idéologie du genre, éducation à la sexualité, transgenrisme, drag queens, euthanasie : en l’espace de quinze ans, ils ont détruit l’ordre naturel. Depuis les années 1980, de nombreuses lois tendent à supprimer nos libertés. La loi sur la monnaie numérique n’en sera qu’une de plus
Européistes et mondialistes savent attendre et préparer, formater l’opinion. Si la monnaie numérique n’est pas pour l’immédiat, elle s’implantera plus tard. Et les élus, à l’échelle nationale comme à l’échelle européenne, voteront massivement pour une monnaie numérique. Les élus votent pour toutes les mesures proposées par le pouvoir mondialiste. Nous venons de le voir avec la loi sur l’euthanasie.
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Le Nouvel Ordre Mondial ne se construira pas de manière unipolaire, parce que les chefs d’État des Brics et Donald Trump restent fidèles à leurs nations, mais il se bâtira de manière multipolaire. Tous les dirigeants s’entendent pour transformer la société et la civilisation dans un esprit de surveillance et de contrôle des populations. Tous partagent le recours à la monnaie numérique qui entre dans une volonté de soumission et de servitude. Tout était prévu depuis des décennies.
Jean Saunier
Article paru sur Riposte Laïque