À l'approche des élections législatives, Jérôme Fourquet, analyste politique renommé, nous offre une perspective éclairante sur les raisons profondes pour lesquelles de nombreux Français souhaitent un changement de gouvernement.
Dans un article publié par La Croix le 17 juin 2024, Fourquet explore ce phénomène en détail. Aujourd'hui, nous allons examiner cette question pour mieux comprendre la situation actuelle.
Tout d’abord, Fourquet évoque une « insécurité culturelle » qui s’enracine dans notre quotidien. Cette sensation d'être étranger dans son propre pays gagne du terrain.
Nos commerces traditionnels se transforment en boucheries halals et en kebabs, nos rues changent de visage. Par exemple, dans certaines villes du sud de la France, il est de plus en plus courant de voir des commerces avec des enseignes en arabe.
Pour beaucoup, ces changements entraînent un profond malaise, un sentiment que leur environnement familier disparaît.
Le Rassemblement National, avec son slogan « On est chez nous », capte ce sentiment. Il ne s’agit pas seulement de peur, mais d’une volonté de réaffirmer des règles et des repères menacés.
Ce sentiment est particulièrement fort dans les régions ayant accueilli beaucoup d’immigrés, comme le Sud-Est et le Nord-Est de la France.
D’après Fourquet, cette « insécurité culturelle » n’est pas un phénomène nouveau. Depuis des décennies, les flux migratoires transforment notre société. Aujourd’hui, 21 % des nouveau-nés portent des prénoms arabo-musulmans, contre 1 % en 1960.
Parallèlement, une « insécurité anthropologique » inquiète aussi beaucoup de Français.
L’ouverture de la procréation médicalement assistée aux couples lesbiens, le mariage homosexuel, et bientôt peut-être la gestation pour autrui, sont perçus comme des menaces directes aux valeurs éthiques et culturelles traditionnelles.
Cette insécurité culturelle est liée à des changements démographiques et culturels. Par exemple, le nombre de naissances en France avec des prénoms arabo-musulmans a considérablement augmenté, passant de 1 % en 1960 à 21 % aujourd'hui.
Cela reflète un changement profond dans la composition de la population française, alimentant le sentiment de perte de repères pour beaucoup de citoyens.
Des études montrent que cette transformation est visible dans les écoles et les quartiers, où la diversité culturelle est de plus en plus prononcée. En outre, la visibilité croissante de la pratique religieuse chez les musulmans en France, symbolisée par l'augmentation du port du voile, contribue à cette insécurité culturelle.
En 2003, 24 % des jeunes femmes musulmanes portaient le voile, un chiffre qui est monté à 35 % en 2016. Cette évolution est souvent perçue comme un signe de radicalisation par certains segments de la population, augmentant ainsi les tensions.
Des événements marquants ont également intensifié ce sentiment d'insécurité, comme l'assassinat du père Hamel en 2016 ou l'attentat de la basilique de Nice en 2020.
La montée du progressisme « woke » et les changements législatifs en matière de mœurs, comme l'ouverture de la PMA aux couples lesbiens et aux femmes seules, ainsi que la perspective de la gestation pour autrui, fréquemment soutenus par les jeunes générations et les milieux urbains, créent un fossé avec les populations plus conservatrices et rurales.
Pour beaucoup d'électeurs du Rassemblement National (RN), les questions identitaires et économiques sont interconnectées. Le RN articule préoccupations sur le pouvoir d'achat et déclin social avec insécurité physique et culturelle, attirant ainsi la classe moyenne inférieure qui fait face à des difficultés économiques et identitaires.
En résume, Jérôme Fourquet nos présents qu’il y a eu une évolution dans le comportement électoral, avec une augmentation du soutien au RN parmi les travailleurs et aussi parmi certains secteurs des classes urbaines, qui craignent un déclassement social et culturel en raison des changements démographiques. Ces électeurs sentent que les partis traditionnels n'abordent pas adéquatement leurs préoccupations, les poussant à chercher d’autres alternatives.
Face à ces bouleversements, devons-nous rester les bras croisés ? Certainement pas.
Nous nous engageons à continuer d’analyser la situation actuelle et à mobiliser les Français en défense des valeurs chrétiennes de notre pays.
Catherine Goyard
Secrétaire générale
Lettre d'Avenir de la Culture