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Il est très peu probable que cette crise se termine un 15 mai à 15h30 très précisément, moment du jour J et de l’heure H où nous pourrions retirer nos masques, faire la fête et retourner à notre vie d’avant.

Pour qu’un tel évènement se produise, il faudrait que le virus soit éradiqué, en même temps, partout sur notre planète.

Pour que cela arrive, il faut analyser les stratégies que nous utilisons pour y parvenir et étudier les résultats que ces stratégies permettent d’atteindre.

Tout est misé sur la vaccination.

Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire et de l’écrire, je ne suis ni pour ni contre la vaccination, bien au contraire ! En termes analytiques, le problème ne se pose pas de cette façon mais plutôt de la manière suivante « la vaccination peut-elle être la solution » ? Pour le moment notre seule stratégie c’est la vaccination ARNm majoritairement.

Et c’est une course contre la montre entre un virus qui mute très régulièrement, qui sévit sur la totalité de la planète et nos capacités à produire des vaccins et à les injecter à tous le plus vite possible.

Imaginons et postulons deux choses.

Imaginons que les vaccins ARNm soient parfaitement sûrs (j’ai dit imaginons) et imaginons qu’ils soient parfaitement efficaces (j’ai dit imaginons).

Combien de temps faudra-t-il pour vacciner la population mondiale en entier, partout avec deux doses ?

Durant cette période de temps le virus aura la possibilité de muter combien de fois ?

Je peux vous donner deux éléments de réponse.

Il faudra au moins deux ans pour vacciner le monde entier.

Pendant ce temps le virus mute a minima de façon biologiquement significative tous les 15 jours, soit globalement 26 fois par an, soit 52 fois sur cette période de temps, et c’est un minimum, car au Brésil, nous sommes très en avance côté mutations où les variants P1 inquiètent bigrement, alors que le P1 semble très aimable par rapport au… P4 !

L’exemple d’Israël 

La mauvaise nouvelle de la journée nous vient d’Israël, où les dernières données montrent sans l’ombre d’un doute que la variante sud-africaine est déjà capable de percer les défenses induites par le vaccin Pfizer. Source Times of Israël ici

Des données israéliennes montrent une variante sud-africaine capable de « percer » le vaccin Pfizer.

« La variante sud-africaine du coronavirus est nettement plus apte à « percer » le vaccin Pfizer-BioNTech que les autres variantes, ont découvert des scientifiques israéliens, dans une étude basée sur des données du monde réel unique en son genre.

Israël a utilisé le vaccin Pfizer presque exclusivement pour vacciner des millions de citoyens, avec une version de Moderna, basée sur une technologie d’ARNm innovante similaire, utilisée de manière minimale.

Une équipe de l’Université de Tel Aviv et de l’organisation de soins de santé Clalit a séquencé les prélèvements de 150 Israéliens qui ont été testés positifs au COVID-19 alors qu’ils avaient été vaccinés.

Dans leur étude, la prévalence de la souche sud-africaine parmi les individus vaccinés qui ont été infectés malgré leur inoculation était huit fois plus élevée que sa prévalence dans la population infectée non vaccinée. Bien que le nombre de ces infections parmi les vaccinés soit relativement faible, les résultats indiquent que cette variante réussit beaucoup plus à traverser les défenses des individus vaccinés que les autres souches.

« Sur la base des tendances de la population générale, nous nous serions attendus à un seul cas de la variante sud-africaine, mais nous en avons vu huit », a déclaré le professeur Adi Stern, qui a dirigé la recherche, au Times of Israel. «De toute évidence, ce résultat ne m’a pas rendu heureux.»

Elle a déclaré que les résultats montrent que la variante sud-africaine, par rapport à la souche d’origine et à la variante britannique, « est capable de briser la protection du vaccin ». Cependant, elle a dit que la taille de l’échantillon est trop petite pour donner un chiffre sur sa capacité accrue.

« Nous pouvons dire que c’est moins efficace, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer exactement combien », a-t-elle déclaré.

Le professeur Ran Balicer, directeur de la recherche chez Clalit, a déclaré que l’étude était « très importante ».

« C’est le premier au monde à être basé sur des données du monde réel, montrant que le vaccin est moins efficace contre la variante sud-africaine, par rapport à la fois au virus d’origine et à la variante britannique », a-t-il déclaré.

Balicer a ajouté que les résultats appellent à une vigilance continue contre le coronavirus, y compris la distanciation sociale et le port de masques dans les espaces intérieurs, pour prévenir l’infection.

« Ces résultats préliminaires nécessitent une attention soutenue et continue à la diffusion de cette souche en Israël, soulignant la nécessité d’une surveillance épidémiologique et d’un séquençage systématique, afin de contenir la propagation de la variante sud-africaine en Israël », a-t-il déclaré ».

Le vaccin est efficace mais…

Attention, cet article qui relate cette étude scientifique israélienne ne dit pas que le vaccin Pfizer ne marche pas.

Cette étude montre, que lorsqu’il y a des gens vaccinés mais quand même malades, en nombre restreint, ils sont plus souvent atteints par le variant sud-africain. L’étude conclut logiquement que c’est ce variant surreprésenté qui a la plus forte capacité à contourner le vaccin Pfizer.

Le cas d’Israël, pays petit en taille qui a vacciné presque toute sa population, est un exemple avancé pour le reste du monde.

Si pour le moment la situation commence à aller mieux entre une vaccination massive et un passeport sanitaire obligatoire pour toutes les activités quotidiennes de la vie, on voit la fébrilité y compris des autorités sanitaires.

Or, ce qui a été possible à l’échelle de l’Etat hébreux, ne l’est déjà pas en France.

Imaginer une seconde que cela soit possible à l’échelle du Brésil, ou de l’Inde, est à mon sens un erreur analytique.

Nous devrons donc vivre de longues années, a minima avec des frontières fermées pour très longtemps, ou nous résoudre à des périodes plus ou moins régulières et aléatoires de confinements au fil des différentes mutations et de leur dangerosité associée.

Cela sera aléatoire et imprévisible.

Cela va donc tout changer, changer le fonctionnement du monde, de nos usages, et notre accès aux différentes ressources.

Charles Sannat

« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »

 

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