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Et voilà. Nous y sommes.
Où me direz-vous ?

La politesse ne m’autorise pas à vous l’écrire véritablement mais je suppose que le premier mot qui vous vient à l’esprit est le bon, ce qui vous prouve que l’on peut communiquer tous ensemble par la pensée et que nous sommes au-delà des mots !

Nous sommes donc à ce moment où la France et l’Allemagne n’arrivent plus à s’aimer, et comme nous le savons tous, aimer c’est regarder ensemble dans la même direction.

Force est de constater que nous ne regardons plus du tout dans la même direction.

Et pour cause.

Les élites françaises rêvent uniquement d’Europe au détriment même de la France qu’elles sacrifient consciencieusement depuis des décennies au profit de l’idéologie européiste et de ce rêve de voir, un jour, émerger, les Etats-Unis d’Europe !

En Allemagne, on se sert de l’Europe uniquement comme d’un outil de puissance et de domination économique au seul profit de l’Allemagne.

Cela fait des années que tous ceux qui observent avec objectivité la situation le savent.

Dans les élites françaises c’est le déni. Plus que le déni. Plus grave que le déni.

Nos dirigeants souffrent du syndrome de la perte irrémédiable. 

Ce syndrome est simple à comprendre. Vous consacrez 10 années de votre vie et de votre jeunesse à devenir médecin. Puis, vous travaillez 10 ans. Puis on vous demande de vous vacciner alors que vous ne le souhaitez pas. Refuser le vaccin c’est accepter une perte immense, de perdre l’investissement d’une vie, de perdre son métier, son avenir, bref, les soignants qui ont fait le choix de la suspension ont souffert du syndrome de la perte irrémédiable. Cette perte est immense.

Tellement immense, qu’en fait dans la vraie vie, l’écrasante majorité des gens 97 % va choisir de ne pas prendre le chemin de la perte irrémédiable, quand bien même cela serait le choix le plus rationnel. Peut-être que mon exemple avec les soignants non-vaccinés n’est pas le meilleur. Imaginez un prof. Un prof qui a la sécurité de l’emploi, qui est en milieu de carrière ou dans son dernier tiers. Il a entre 45 et 50 ans. Il lui reste encore 15 à 20 à enseigner à des gosses qui s’en fichent chaque année un peu plus. Son salaire n’est pas mauvais, mais il ne sera jamais riche ni même vraiment à l’aise. Il plafonnera à 2 500 euros sauf s’il fait beaucoup de conseils de classe ! Il n’en peut plus. Il déprime. Il voudrait changer de vie. Pourtant dans 97 % des cas, il ne le fera pas. Pourquoi ? Parce qu’il a passé le CAPES, il a consacré toute sa vie à l’école en tant qu’élève puis comme prof. Il souffre du syndrome de la perte irrémédiable. Il ne peut pas imaginer perdre tout ça même si ce « tout ça » le rend fou et malade. Il va donc préférer les anti-dépresseurs.

Ce syndrome de la perte irrémédiable se manifeste chez bien des personnes en de nombreuses occasions et expliquent dans la majorité des cas notre incapacité à prendre des décisions fortes.

Les chefs d’Etats, les mamamouchis, ne sont jamais rien que des êtres humains bien imparfaits et tout aussi limités que les autres.

Alors depuis des années, l’élite française se berce d’illusion sur la force du « couple franco-allemand ». Si vous faites un peu d’humour sur Olaf, tout de suite vous recevez des courriers vous disant que vous êtes outrecuidant à l’égard du papa Scholz !

Il n’y a pas de couple franco-allemand.

La réalité c’est que les Français veulent croire que les Allemands les aiment mais c’est faux.

C’était faux lors de la crise grecque et il faut voir les propos qui ont été tenus en Allemagne sur ces Grecs qui ne valaient rien.

C’était faux lors des négociations sur l’euro que l’Allemagne a conçu comme une arme monétaire à son service et au service de sa grosse industrie pour tuer la compétitivité des industries des autres pays européens.

C’était faux quand l’Allemagne a réussi à imposer sa manière de voir pour le marché de l’énergie en Europe pour assurer sa domination à travers le gaz, forçant la France dirigée par des faibles sans vision à casser notre filière nucléaire et nous voyons le résultat catastrophique aujourd’hui de notre soumission.

C’est tout aussi faux aujourd’hui sur l’Europe de la défense où l’Allemagne cherche à affaiblir la France.

C’est encore plus vrai sur le marché de l’énergie où l’Allemagne fait cavalier seul et ne veut pas changer les règles de fixation des prix de l’électricité qui lui permettent en réalité de ruiner les autres pays européens.

C’est de cela que nous parlons.

L’Allemagne fait peser une menace existentielle sur la France.

En nous forçant à vendre à notre peuple et à nos entreprises de l’électricité 30 fois plus cher que ce qu’elle nous coûte réellement à produire, l’Allemagne fait peser sur notre avenir économique une menace existentielle. En nous forçant à recourir au déficit budgétaire au lieu de changer une règle stupide, l’Allemagne nous fragilise volontairement. Elle nous ruine pour mieux nous soumettre par la suite.

Il n’y a dans ces conditions aucun couple franco-allemand possible.

L’Allemagne n’a jamais voulu autre chose qu’une domination de l’Europe, pas une Europe forte.

Les mamamouchis français commencent à s’en apercevoir.

Déficits réels pour prix virtuels !

Il n’y a cette fois-ci pas le choix.

Dans quelques mois, 6 tout au plus. Notre pays s’effondrera si nous ne sortons pas du système de fixation européen des prix de l’énergie.

Il faut le faire car le « bouclier tarifaire », creuse réellement le déficit parce que nous nous imposons des prix virtuels qu’il suffit de changer d’un simple trait de plume appelé décret. Il suffit de dire que le prix est de 50 euros le Mgw au lieu de 1 000 et le tour est joué.

Un décret.

Une simple décision.

Tant que nous ne décidons pas pour nous, nous laissons l’Allemagne nous dicter notre avenir.

Et l’avenir que l’Allemagne nous impose est celui de l’effondrement.

Aucune de nos entreprises, aucune de nos écoles, fac ou centres de formations, aucune de nos communes ne pourra tenir plus de 6 mois avec des prix multipliés par 30 ou même par 10.

Ce n’est plus une question d’idéologie européenne ou anti-européenne.

C’est une question de vie ou de mort.

C’est une question existentielle.

C’est une question d’intérêt vital pour notre pays. 

Pour la première fois depuis la seconde mondiale l’Allemagne d’Olaf menace les intérêts vitaux de la nation française.

C’est une erreur historique majeure de la part de l’Allemagne qui avait l’immense chance d’avoir une élite française d’une naïveté incroyable.

L’Allemagne a voulu aller trop loin, et même le président Macron, européiste convaincu sait que notre économie s’effondrera si nous suivons la voie tracée pour nous par l’Allemagne.

Il y a donc à ce stade deux solutions.

Soit l’Allemagne perçoit son erreur diplomatique et économique majeure et la répare en laissant se faire un accord sur l’énergie.

Soit l’Allemagne persiste, et la France sortira, contrainte et forcée,  du système européen de l’énergie et ce sera le début d’une crise majeure pour l’Europe.

J’ai toujours dit que pour sauver l’Europe il ne fallait pas trop d’Europe. Les européistes parce qu’ils sont devenus des europathes vont entraîner la chute même de l’Europe dont ils rêvaient.

Je ne m’en plaindrai pas.

Je sais néanmoins ce que tout cela va impliquer pour nos pays et notre population.

Beaucoup de souffrances.

Nous sommes des lions dirigés par des ânes pour reprendre la formule de Charles Gave. N’oubliez pas de laisser les ânes de côté. Nous nous débrouillerons aussi bien sans eux, mais à condition d’avoir conscience des conséquences de ce qui arrive et de s’y préparer.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles Sannat
« Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Visitez  son site où vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne qu'il publie sur www.insolentiae.com. »

 

Tag(s) : #Belgique, #Europe, #France, #Monde, #humeurs
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