Elisabeth Fraipont échevine en charge du Commerce liégeois, avait été prévenue de la détresse de la pauvre barbière en difficulté financière et morale et aurait envoyé deux de ses collaborateurs lui remettre un « folder » sur les consultations d’aide juridique de Liège pour les personnes en difficulté et aurait interpellé deux ministres sur sa triste situation, nous apprend-elle à l’émission « Ce n’est pas tous les jours dimanche » d’aujourd’hui sur RTL-TVI.
Ensuite, elle aurait eu plusieurs contacts téléphoniques de suivi et aurait même reçu une aide de la ville de Liège à la création de commerce CREaSHOP, mais de quel montant, l’échevine ne le précise pas. Il faut connaître les conditions d’accès à cette aide. Les candidats-commerçants intéressés doivent rentrer, avant l’ouverture de leur commerce, les documents suivants : une fiche d'identification, un dossier de candidature un plan financier prévisionnel établit sur 3 ans, un cv des personnes impliquées dans le projet, un plan d'aménagement et quelques photos et le règlement signé. Merveille d’un monde à la Orwell, d’une administration froide et d’une gestion sociale inhumaine où un brouillard de mots dissimule la réalité des faits.
La terrible conclusion de cette avocate de profession, une échevine ne peut pas connaître tous les problèmes de ses commerçants et il y a des permanences pour eux. Les quémandeurs n’ont qu’à quémander ! Sa phrase finale tombe comme un couperet, « En tout cas, Liège on l’a fait ». Basta, passons à autre chose, ces regrets, ces pleurs, ces colères ont un temps.
Je n’aime pas, pire je déteste ces langages politiciens terriblement enfantins qui consiste à s’écrier, je n’y puis rien, j’ai rempli mes obligations, tout est de la faute des autres. Au moins, Laurent Fabius, ministre français au procès du sang contaminé avait avoué être « responsable, mais pas coupable ». Aujourd’hui, nos politiques s’estiment toujours, et non coupables, et non responsables. Et dans ce cas, l’on peut légitimement se demander à quoi ils servent !
Alysson, comme l’a dit ton ami Serge Schoonbroodt sur le plateau de l’émission, tu es devenue, par ton acte fatal, le symbole de tous les petits commerçants, les petits artisans, les petits artistes abandonnés par les responsables et bien coupables de la misère dans laquelle ils les ont plongés. Eux te pleurent sincèrement. Il sont peut-être les seuls !
René G. Thirion