Non, je ne suis pas climato-sceptique.
En fait d’un point de vue analytique nous pouvons même retirer cette question de l’équation et je n’ai pas besoin de savoir quelle est l’étendue exact des changements climatiques, ce qui est imputable directement aux activités humaines ou par exemple au soleil pour démontrer de manière très simple que, dans tous les cas nous ne sauverons pas le climat.
Non, je n’en ai pas rien à faire du climat, des petits oiseaux et de l’environnement mais en revanche, je suis effectivement lassé par la bêtise ambiante, le manque de réflexion, de sagesse, de pondération, bref, en un mot je suis lassé du manque de raison dans monde de lumières éteintes ! Mais, avant de me jeter des cailloux et de me traiter de tous les noms, suivez-moi dans ce que je pense être une analyse pondérée et juste de la situation.
1/ Tout d’abord, chez nos jeunes, l’anxiété climatique devient délirante. Normal. Nous expliquons à nos enfants qu’ils vont mourir dans d’horribles souffrances climatiques. Ce qui est loin d’être aussi sûr à 100 % que tous les excités de la cause climatique nous le disent. Selon les prévisions des années 90 de quand moi j’étais jeune, nous devrions déjà être sous l’eau depuis 10 ans. Et non, l’eau n’a pas franchement monté (ce qui ne veut pas dire qu’elle ne le fera pas, mais pour le moment la montée des eaux est en retard). Ensuite on confond dans nos reportages l’érosion avec la montée des eaux, ce qui est intellectuellement affligeant et quand cela passe dans un JT c’est de la manipulation climatique et cela renforce l’anxiété. Cette anxiété EST un problème et je ne vois pas pourquoi il serait sain de vouloir effrayer et rendre dépressif toute une génération. Il faut donc lutter et traiter cette éco-anxiété. La peur n’a jamais évité le danger !
2/ La France c’est selon l’INSEE en 2023, 68 millions d’habitants alors que la population mondiale serait de 8 milliards d’habitants. Ce qui fait que nous représentons OBJECTIVEMENT et MATHEMATIQUEMENT 0.85 % de la population mondiale. Germaine peut donc ne pas faire de gosse avec son copain Théo pour sauver la planète, mais, factuellement cela n’aura strictement aucun impact sur le climat comme sur la planète.
3/ Dire que nous ne représentons rien et certainement pas de quoi sauver le climat, n’est pas une raison pour ne rien faire, mais c’est une raison largement suffisante pour ne pas « surinvestir » comme on dit en psychologie notre « lutte » pour la protection du gentil climat qui se fiche bien des 0.85 % de Français. Il faut donc faire en restant raisonnables et équilibrés dans nos décisions. Bref, mesurés, pondérés.
C’est le principe de l’action du colibri et de cette si belle histoire que racontait si bien Pierre Rabhi.
« Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! »
Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »
Oui, chacun doit faire sa part à l’image du petit colibri qui savait très bien qu’il ne représentait que 0.85 % de l’eau nécessaire pour éteindre le feu. Aucune chance donc que son action ne puisse conduire à changer les choses ou atteindre l’objectif.
Pour autant, nous pouvons prendre soin de l’environnement, mieux consommer en commençant par consommer beaucoup moins, et puis expliquer à nos jeunes éco-anxieux, mais anxieux un I-phone made in China à la main, courant d’une action écolo à l’autre en trottinette électrique made in China, en revenant d’un week-end à Rome en easyJet à pas cher, que les choses sont toujours plus nuancées et plus mesurées.
Aucun français, quel que soit le niveau de ses sacrifices individuels ou collectifs ne changera quoi que ce soit à l’avenir du climat.
Le colibri, lui fait ce qu’il doit faire.
Il participe à la hauteur de ses moyens.
Il ne se suicide pas.
Il ne déprime pas.
Il ne manifeste pas un I-phone made in china à la main, courant d’une action écolo à l’autre en trottinette électrique made in china, en revenant d’un week-end à Rome en Easy Jet à pas cher (mais je vous l’ai déjà dit n’est-ce pas).
Il fait de doctes leçons à son voisin qui ne sait pas aussi bien trier que lui ses poubelles trop remplies d’importations chinoises, de bouffe surgelées et pleines d’emballage parce que son éco-déprime l’empêche de cuisiner et de se bouger un peu. Il sort de l’inaction ou des fausses actions « alibi » en mettant ses actes en cohérence avec ce qu’il pense (et pas ce qu’il croit). Il a parfaitement conscience que ses actes sont profondément vains. C’est d’ailleurs parce que son geste ne sert à rien qu’il en est d’autant plus beau et respectable.
Alors cessons de vouloir sauver la planète et le climat. Soyons plus modeste.
Essayons simplement, humblement, de faire ce que nous pouvons, de faire notre part, sans avoir la prétention que nos actes sauveront notre déesse la terre mère Gaïa.
Et puis commençons par aimer la vie, comme ce petit colibri qui fait sa part parce qu’il aime la vie. La meilleure voie pour changer les choses est de donner l’exemple sans tomber dans l’outrance et en s’imaginant que nous devrions tous nous suicider pour sauver la planète.
Vous pouvez toujours éradiquer la France entière. Il restera 99.15 % de la population mondiale prête à pourrir cette planète. Rien de ce que nous faisons n’aura d’effet sur le climat.
Nous devons le faire par exemple et par devoir, mais tout le reste c’est du mensonge, de la manipulation organisée pour vous dire comment vivre et c’est insupportable parce que c’est totalement faux ! La réalité est très simple et nous la connaissons depuis fort longtemps. Et Gandhi le disait déjà.« Il y a assez de tout dans le monde pour satisfaire aux besoins de l’homme, mais pas assez pour assouvir son avidité ». Et il faut le dire. Nos éco-anxieux sont dans une écrasante majorité avides !
Lorsque j’étais jeune, ma génération consommait nettement moins que nos jeunes actuels, mais nous consommions déjà plus que la génération de mes grands-parents qui n’avaient pas grand-chose.
La triste réalité c’est que tous ceux qui veulent sauver le climat ne font généralement même pas leur part de colibri et veulent pouvoir continuer à consommer comme de petits gorets engraissés et biberonnés depuis leur naissance au confort, à l’abondance, à la consommation de masse. Pourtant, quoiqu’ils fassent, ils ne sauveront jamais le climat.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles Sannat
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