La grand guignolade de l’inscription du droit à l’IVG dans la constitution fait de celle-ci un catalogue à la Prévert, un fourre-tout dans lequel se côtoieront bientôt des mesurettes tenant au grand n’importe quoi, ou des décisions woke à souhait. Alors que la constitution a un tout autre rôle, celui de définir les institutions de l’État et organiser leurs relations.
Consolons-nous : une constitution, ça peut changer… ça se change.
On peut continuer à s’interroger et à réfléchir, même si c’est interdit : pourquoi avoir voulu à tout prix inscrire dans la constitution le droit de donner la mort à l’enfant sans défense ?
Le droit à l’IVG était parfaitement bien défendu et n’avait aucun besoin de plus.
Ce droit a largement dépassé l’objectif de Simone Veil, qui était de le garder exceptionnel. Maintenant il est pratiquement devenu la normalité. À tel point qu’une femme peut annoncer tranquillement dans un dîner en ville qu’elle a subi une IVG, comme on lui aurait enlevé une dent ou une verrue. L’IVG est devenue un mode de contraception.
Depuis longtemps, les Françaises sont incitées à avorter au moindre problème et même sans problème. Moi-même, il y a des années, j’ai entendu mon généraliste me conseiller une IVG pour une grippette.
J’ai bien sûr refusé, horrifiée. J’avais convoqué mon généraliste pour qu’il me soigne, pas pour qu’il arrive avec un couteau entre les dents. Aujourd’hui cet enfant est devenu un beau gaillard de 1m86 qui éclate de santé et dont je me félicite, chaque jour qui passe.
Inscrire l’IVG dans la Constitution a donné à Macronescu une victoire aux yeux de la gauche, alors qu’il s’agit bel et bien d’une défaite. La défaite de la pensée et de l’éthique.
Et la défaite de la démographie française, qui avait besoin d’être encouragée. Le problème c’est aussi que les femmes qui avortent rêvent bien souvent de garder leur bébé alors que rien ni personne ne les y incite ou ne les y invite.
Il faut reconnaître que l’IVG est la plupart du temps une grande lâcheté. Beaucoup trop d’hommes politiques, de maris, de compagnons, baissent le nez dès qu’il en est question, comme si l’IVG était seulement une affaire de femmes, de couches, de lessive, liquide ou en paillettes ?… Que les femmes se débrouillent ! Ils ne veulent rien savoir, s’ils n’encouragent pas carrément leur épouse, compagne ou petite amie du moment à se faire avorter pour acheter une nouvelle cuisine ou aller au ski. Et les femmes négligent la petite lampe rouge qui s’allume dans leurs têtes, et cèdent, souvent à regret.
L’IVG c’est l’affaire de tous les hommes et de toutes les femmes. On ne peut pas rester passif devant ce problème. Car ce qui est présenté comme la solution, n’en est pas une. Quant on apprend qu’en France il y a maintenant dans les 250 000 IVG par an, on ne peut pas rester indifférent à ce qui est, quand même, un massacre, dans notre pays des droits de l’homme. (Mais pas de l’enfant à naître ni de la femme en détresse).
On ne peut pas rester indifférent au fait qu’en 2022 il y a eu 720 00 naissances en France : le chiffre le plus bas depuis 1945. Et il faut savoir que cette natalité est boostée par les migrants, qui font plus d’enfants que nous.
La France se fait hara-kiri à bas bruit, hara-kiri ovationné par des élus qui semblent ne rêver que d’une chose, c’est de n’avoir plus aucun vrai Français à gouverner, préférant apparemment gouverner des hordes de migrants incapables de travailler ou de s’assimiler, qui nous mènent à la ruine et au changement de civilisation, avec la charia.
Dans quel but encore cette inscription ? Celui de pouvoir entrer dans la constitution des calamités comme la GPA, fabrique délibérée d’enfants sans mère, et la PMA, fabrique délibérée d’enfants sans père. Tout un calendrier woke nous guette au tournant, et nous allons tomber dedans.
Le but bien évident aussi de promouvoir la diversité qui d’ailleurs n’avorte pas, et de supprimer l’insupportable francitude. Les Françaises blanches continueront à avorter et presque toutes les autres de s’abonner aux maternités pour avoir des kyrielles d’enfants nourris aux allocs avec toute la parentèle.
Un autre but semble être de supprimer la clause de conscience des médecins. Ce sera la prochaine étape. Alors que de plus en plus de médecins refusent de faire des avortements à quatorze semaines car cela les oblige à une boucherie innommable sur le fœtus, dans le corps de la mère. 75 % des médecins italiens utilisent la clause de conscience.
Quant aux avortements pas si rares que cela qui font naître au bout du compte un enfant vivant qu’on laisse agoniser tout seul dans les courants d’air de salles désertées, alors qu’on protège les bébés phoques, les bébés écureuils, etc., ils ne semblent gêner personne.
Et Laurence Rossignol de l’assurer : ce n’est que le début ! Que sont-ils en train de mijoter maintenant ?
Dans ce désert, que dit l’Église qui s’est toujours proclamée la défenseuse (!) de la veuve, de l’orphelin et de l’enfant à naître ?
Rien, elle ne dit rien. Tout ce qui semble être une affaire de femmes l’a toujours gênée. L’Église, qui célèbre fort indiscrètement la virginité, est misogyne la plupart du temps. Les évêques ont toujours baissé le nez et se sont pliés devant le pouvoir politique.
Sauf un ou deux. En l’occurrence, Mgr Rey, évêque de Toulon, a dit ce qu’il pensait et il l’a très bien dit : « la qualité morale d’une société est jugée à partir de sa capacité de défendre les plus fragiles. »
https://lesalonbeige.fr/tu-ne-suivras-pas-une-majorite-qui-veut-le-mal/
C’est l’avenir de notre société, de son humanité, qui est menacé par cette inscription dans le marbre du droit de tuer des innocents.
Quant à nos féministes acharnées, revanchardes et furibondes, personne pour leur dire qu’il manque 140 millions de femmes dans le monde, parce que des pays pratiquent de préférence l’IVG de bébés féminins ?
Sophie Durand
article paru sur Riposte Laïque