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Cinq ans de prison, dont deux fermes, et cinq ans d’inéligibilité : voilà les réquisitions délirantes du parquet contre Marine Le Pen, accusée dans l’affaire des assistants parlementaires du Rassemblement National. Une peine d’une sévérité qui s’apparente à une sanction politique. Pour Marine Le Pen et ses partisans, il ne fait aucun doute que cette affaire révèle la réalité d’une justice orientée, utilisée comme un instrument de répression par le pouvoir en place. Cette réquisition résonne comme l’expression d’une « justice politique » aux ordres, qui s’acharne à museler toute opposition sérieuse.

Mais aujourd’hui, Marine Le Pen et le RN s’insurgent contre cette machine judiciaire qui les frappe alors qu’ils se sont détournés, depuis des années, des dissidents politiques en France et en Europe. Où étaient-ils lorsque des figures polémiques comme Dieudonné, Éric Zemmour, ou encore Alain Soral ont été traînées en justice, censurées, voire emprisonnées pour leurs idées ? Où était le RN quand ces personnalités étaient condamnées pour leurs écrits et leurs prises de parole, au nom d’une prétendue lutte contre la haine ? Plutôt que de défendre la liberté d’expression et de résister à la répression, Marine Le Pen et son parti ont préféré éviter les sujets délicats, se ranger dans une respectabilité à tout prix, croyant échapper ainsi à la cible du système.

En cherchant à se « dédiaboliser », le RN a en réalité abandonné ceux qui ont osé braver l’ordre établi. Quand les Identitaires ont été persécutés pour leurs actions symboliques contre l’immigration massive, quand les jeunes de l’Alvarium se sont retrouvés poursuivis pour s’être défendus contre des agressions, où était la voix du RN pour défendre ces militants ? Absentes, par peur de salir une image qu’il voulait rendre fréquentable aux yeux d’un système hostile. Pourtant, en se conformant ainsi, le RN n’a fait que s’affaiblir, laissant la dissidence la plus active se débattre seule face aux assauts répétés de la justice et des médias.

Marine Le Pen et son parti découvrent aujourd’hui l’intransigeance de ce système. Le RN est devenu la cible qu’il a ignorée pendant tant d’années. La dédiabolisation ne leur a valu que des attaques plus féroces, la répression politique s’étendant maintenant jusqu’à leurs propres rangs. Aujourd’hui, les juges rouges, ces mêmes procureurs qui poursuivent les voix dissidentes depuis des décennies, menacent directement l’avenir politique du Rassemblement National.

Il est temps pour le RN de faire un choix. S’il souhaite réellement représenter le peuple, s’il espère pouvoir compter sur un soutien populaire face aux persécutions judiciaires, alors il doit se montrer solidaire envers tous ceux qui, au quotidien, prennent des risques pour réveiller les consciences. Elon Musk a récemment soutenu le dissident Tommy Robinson. Il n’avait aucun intérêt politique à le faire pourtant, mais c’est un homme libre. Et Jordan Bardella ? La dédiabolisation est un piège. L’obsession de la respectabilité ne conduit qu’à l’auto-sabotage. Si le RN continue de rester sourd aux cris de ceux qui subissent la répression d’une justice idéologique, alors il continuera de se vider de sa substance et de se dénaturer, jusqu’à devenir un simple pantin, un pion docile dans un échiquier contrôlé par ses adversaires.

Marine Le Pen et le RN, piégés par leur propre complaisance, ont encore une chance de se rattraper. Mais pour cela, ils devront prendre parti, soutenir activement les dissidents, et oser dénoncer cette justice politique qu’ils découvrent aujourd’hui. Sinon, personne ne viendra pleurer sur leur sort, demain, lorsqu’ils seront condamnés.

Julien Dir
article paru sur
Breizh-Infos

Tag(s) : #Belgique, #Europe, #France, #Information, #Justice, #Monde, #Social, #humeurs
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